École des amours

École des amours

lundi 31 octobre 2011

Que s'est-il passé chez nous depuis le commencement de notre aventure?

Il y a déjà deux mois que nous avons débuté l'aventure de l'école à la maison avec ma grande fille qui commence sa maternelle. Je ne détaillerai pas tout ce que nous avons fait depuis le début, mais je vais présenter un bref aperçu de ce que nous avons réalisé. Maintenant que j'ai mon blog, je vais tenter de faire un suivi de ce que nous faisons régulièrement. Cela me servira d'archives pour ma deuxième, et vous donnera une idée de ce qui se fait chez nous.


Français :
Ma grande a débuté sa maternelle en reconnaissant déjà toutes les lettres de l'alphabet (elle les connaît depuis ses 26 mois), ainsi que le son de presque chacune des lettres (apprentissage qui s'est fait tout à fait naturellement sans enseignement formel, simplement par la lecture ou lorsque j'écrivais les histoires qu'elle me dictait. Enfin, c'est ce que j'imagine parce que je ne sais pas exactement où elle a appris ça). On a donc commencé le cahier d'activité Enquête au village des sons. Nous avons rapidement passé les étapes 1 à 9 qui concerne les voyelles a, e, i, o, u, ce qui nous a permis d'obtenir tous les accessoires d'un bon détective (loupe, crayon, chien, etc). Rien de nouveau pour elle, mais les prochaines étapes de l'enquête vont nous mener à la lecture de syllabes (associer ses voyelles avec des consonnes (ra - re - ri- ro - ru). Elle adore cette enquête, et a hâte de débuter la découverte des indices pour savoir qui a bien pu voler le toutou de e (petit garçon qui n'a pas de mémoire dans le livre Raconte-moi les sons. Livre vraiment génial pour apprendre le son de chaque lettres ainsi que quelques sons complexes comme ch, on, ou, etc. Je lui avais présenté ce livre cet été, et en le voyant cela ne l'a pas attiré. Dernièrement, j'ai loué Raconte-moi l'alphabet, et cette fois, elle a voulu que je lui lise une histoire, puis, elle a voulu que je les lise tous. Ce livre ne traite que des lettres de l'alphabet, donc je vais bientôt louer Raconte-moi les sons pour aller là où ma grande est rendue dans ses apprentissages. Ce sont des livres géniaux. À chaque page il y a l'histoire d'une personne ou un animal (qui porte le nom de la lettre à l'étude), et dans l'histoire, on y présente toujours le son de cette lettre. Donc, il y a, par exemple, la petite a qui a mal aux dents. Elle va donc chez le dentiste, et sort de là soulagée en disant 'aaaaaaaaaaaaa' ça fait du bien. Ça vaut la peine de consulter ce livre très bien fait pour apprendre le son des lettres. En lecture, il ne sert à rien de savoir que cette lettre est un b, ce qui est importe c'est le son que cette lettre fait. Donc, ce livre est excellent pour aider à mémoriser le son des lettres et autres sons complexes.

Parallèlement aux cahiers de la collection Raconte-moi les sons, nous avons beaucoup travaillé la conscience phonologique à travers de petits exercices simples et courts (qui se glisse n'importe quand dans la journée) tirés du livre Conscience phonologique. On s'est bien amusée avec certaines activités.

Finalement, nous avons aussi travaillé la conscience phonologique avec la pédagogie Montessori que j'adore. Nous avons joué au jeu Je devine. Jeu simple qui consiste à mettre devant l'enfant trois objets et lui dire : 'je vois quelque chose qui commence par le son 'd' (dire le son, et non le nom de la lettre), par exemple. Si l'enfant a devant lui un canard, un lion et un dinosaure, il devrait donc répondre dinosaure. Ce jeu étant facile pour ma grande, nous avons rapidement augmenté la difficulté en mettant devant elle trois objets qui commencent tous par le même son. Exemple : je met devant elle un cochon, un canard et un crocodile. Je lui dis : 'moi, je vois quelque chose qui commence par le son 'c' (pas le nom de la lettre, mais le son dur de cette lettre), mais tu ne peux pas deviner si je ne te dis pas que tout de suite après le 'c' (le son) j'entends 'o'. Elle doit donc me répondre cochon. Beaucoup plus difficile pour elle au début, mais elle s'est grandement améliorée. Elle arrive à présent à entendre presque toujours le deuxième son.

Ayant beaucoup progressé à ce jeu, et connaissant le son de toutes les lettres, nous avons commencé l'écriture spontanée avec l'alphabet mobile (pédagogie Montessori). L'alphabet mobile est composé de lettres en bois assez grosses pour les enfants qui débutent en écriture. L'écriture spontanée consiste simplement à demander à l'enfant qu'elle mot il aurait envie d'écrire avec l'alphabet mobile. Ma grande a voulu commencé par 'otari'. Notez ici qu'elle n'a pas écrit otarie avec un 'e'. À ce stade, on ne corrige pas l'orthographe de l'enfant. Dans la pédagogie Montessori, on s'exerce d'abord à travailler la conscience phonologique de l'enfant, donc le 'e' dans 'otarie' est muet. L'orthographe sera travaillé dans les dictées muettes que nous commenceront éventuellement. La dictée muette consiste en des mots à écrire avec l'alphabet mobile avec une certaine progression. Pour le moment, nous en sommes encore à l'écriture spontanée qui permet peu à peu l'intégration des sons complexes tels que 'ou'. En effet, ma grande a voulu écrire 'robi bigoudi' (robot dans Annie Brocoli), mais elle ne connaissait pas encore le son 'ou', donc je lui aie présenté une affiche qui présente ce son (Merci à ma soeur pour la confection des affiches!). Cette affiche orne maintenant notre classe (le salon hahaha), elle peut donc s'y référer en cas de besoin jusqu'à ne plus en avoir besoin. L'affiche représente une image contenant le son ainsi que l'orthographe du son. Exemple : pour le son 'on' l'affiche pour ma grande représente Léon le bourdon (personnage d'un livre qu'elle aime) et il est écrit à côté de cette image 'on' et non pas Léon le bourdon. En voici un exemple :


Première essai d'écriture spontanée. Elle a écrit 'otarie' et 'robi bigoudi'  (personnage qu'elle aime beaucoup). En insistant bien sur certain sons, elle s'est très bien débrouillée pour une première. 
Sur cette photo, elle a écrit 'minou a disparu'. Bref, elle s'amuse beaucoup!  

Ici, ma grande a voulu écrire une phrase 'la souris i cri iiiiiiiii' faisant référence à la souris qui se nomme i dans le livre Raconte-moi l'alphabet. Elle aime beaucoup cette souris. Note : elle n'a pas mise de 's' à souris parce qu'il est muet, donc étant encore à l'écriture phonologique des mots, je ne la corrige pas pour le moment comme cela se fait dans la pédagogie Montessori. 


Parallèlement à tout ça, nous avons travaillé la calligraphie. Beaucoup de travail pour ma grande qui écrivait ses lettres qu'en majuscule, et en commençant par le bas au lieu de commencer par le haut. L'écriture de lettres dans un cahier ne l'attirant pas du tout et lui fatiguant beaucoup la main (elle a encore besoin de se muscler la main pour y arriver sans trop se fatiguer), je lui aie présenté les lettres rugueuses de la pédagogie Montessori.
En bleu, on voit les lettres rugueuses. Les nôtres ont un point vert pour indiquer l'endroit où l'on doit commencer le tracé de la lettre (ce qui a été très utile pour ma grande). Ici, nous avions fait un petit jeu de chercher des objets dans la maison qui commence par le son de certaines lettres. 
Qu'est ce que les lettres rugueuses? Il s'agit d'un carton pour chaque lettre. La lettre étant fait d'un papier texturé un peu rugueux, mais très agréable au touché. Cela permet d'ancrer sensoriellement le sens du tracé des lettres, ce qui permet un apprentissage plus facile pour les enfants qui apprennent à écrire.

Par la suite, j'ai proposé à ma grande d'écrire les lettres dans le sel (j'ai mis du sel dans le couvercle d'une boîte carrée). Dernièrement, je lui ai sorti un tableau noir pour pratiquer à écrire ses lettres avec une craie. Tout cela a porté fruit puisque je note une nette amélioration dans l'écriture de ses lettres. Elle commence à présent beaucoup plus souvent à écrire ses lettres par le haut. Elle semble même y prendre goût puisqu'en fin de semaine, elle a sorti son cahier Toute ma maternelle en me disant 'je veux tracer des lettres' sans même que je lui demande.

Pour les prochaines semaines, je pense intégrer quelques séances d'activités tirées de La grammaire de la phrase en 3D. J'ai presque terminé de lire la partie sur le préscolaire, et c'est tout simplement génial cette possibilité d'aborder la grammaire dès le préscolaire en utilisant du matériel manipulable, donc qui aide grandement à la compréhension. Je suis certaine que ma grande va adorer parce que cela va nous permettre de créer des phrases farfelues parce que l'humour est une excellente porte d'entrée pour les apprentissages chez ma grande.

Mathématique


Nous avons débuté récemment le programme Défi mathématique des Frères Lyons qui axe beaucoup les apprentissages sur la manipulation de matériels et la découverte des mathématiques par l'enfant lui-même, par le biais d'activités proposées plutôt que d'être enseigné par le professeur. Ainsi, lorsque l'enfant découvre par lui-même, il retient beaucoup plus facilement. Il s'agit donc d'exercices qui amènent l'enfant à apprendre par lui-même les concepts mathématiques. Nous ne sommes pas très avancés dans ce programme puisqu'il me manque encore les réglettes à acquérir.

Un des objectifs de la maternelle étant d'apprendre à connaître et reconnaître les chiffres de 1 à 20, je lui ai présenté quelques fiches d'exercices. Surtout, je lui aie proposé un petit jeu avec des images que j'ai trouvé sur Internet. J'avais des cartons numérotés de 1 à 20, et des images, 20 sortes différentes en tout. Exemple : j'avais 1 Zoboomafoo, 2 Coccinelles (voiture dans Annie Brocoli), 3 Dinodors (livre qu'elle adore), etc. Bref, c'était très personnalisée à ma fille. Elle devait compter chaque groupe d'images et trouver sur quel carton le mettre (donc l'associer une quantité au bon nombre). Elle est bien contente d'avoir ces affiches dans sa chambre maintenant. Voici une partie de son mur :

À présent, elle reconnaît très bien les chiffres jusqu'à 20, et sait compter jusqu'à 29. Longtemps, lorsqu'elle comptait elle passait de 14 à 17 en oubliant le 15, 16. Mon truc pour l'aider à ne pas oublier le 15 : lorsqu'elle me demandait au repas 'je dois manger combien de légumes?'. Je lui répondais toujours 15!!!

Comme j'aime beaucoup la pédagogie Montessori, j'ai évidemment incorporé des activités Montessori en mathématiques. Nous avons, entre autres, travaillé avec les barres rouges et bleus. En fait, comme elle savait depuis longtemps dénombrer de 1 à 10 et y associer les nombres correspondant, nous nous sommes servis de ces barres pour introduire l'idée d'addition. Cela consiste à trouver, avec les barres, toutes les combinaisons qui font 10, par exemple (donc, la barre 1 avec celle de 9, la 2 avec la 8, etc.). À ce stade l'enfant n'a pas conscience de faire des additions, mais cela amène peu à peu l'idée d'addition qui sera travaillée plus tard. Prochaine étape, je vais proposer une petite activité montessorienne bien simple pour acquérir la notion de pair et impair de manière purement sensorielle. Ensuite, nous verrons le système décimal (1, 10, 100, 1000) avec les perles dorées ainsi que nous irons plus loin sur l'idée d'addition avec les perles colorées (le serpent positif).
Barres rouges et bleues de la pédagogie Montessori faites maison
Pour le reste, nous avons réalisé nos deux premiers lapbooks (un sur les pommes et l'autre sur les insectes qui passionnent tant ma grande). Lapbook en lien avec les thèmes que je présente à chaque mois. Le premier mois portait sur le thème des insectes, j'ai donc proposé des jeux, fiches d'exercices, bricolages, des livres en lien avec ce thème. À la fin du mois, nous avons réalisé le lapbook que voici :


Prochain lapbook sur les planètes et les continents ; thème qui la passionne beaucoup et qui lui ont permis de découvrir les livres de Papille le papillon. Vive la bibliothèque qui nous a permis de découvrir cette collection dont ma fille s'est prise d'affection pour le héros de ces livres qui nous fait découvrir plusieurs villes à travers le monde! Pour ce thème, pendant quelques jours, nous affichons un tableau avec des images représentant un continent. Voici un exemple : 

En lien avec le thème, nous mangeons un met typique d'un pays du continent, nous regardons des livres, et nous faisons un bricolage qui représentent un pays du continent. Suite à notre lecture de 'Papille découvre l'Italie', nous avons décidé de faire un masque du Carnaval de Venise. 

Que fait ma petite de 18 mois pendant ce temps :

dimanche 30 octobre 2011

Ce qu'en disent les recherches

J'ai pensé y inclure à l'occasion quelques conclusions de recherches sur l'éducation à domicile. Ayant consulté la littérature en long et en large afin de réaliser mon essai de maîtrise, je suis assez documentée de ce côté! Dans mon essai, j'ai fait une présentation du phénomène en passant par les lois, la prévalence, l'historique du phénomène, les raisons principales des familles ayant fait ce choix ainsi que le profil de ces familles. Par la suite, j'ai fait une synthèse des recherches sur l'impact de l'éducation à domicile sur le rendement académique et sur la socialisation. J'en ai lu des articles scientifiques! Bref, après avoir fait tout ce travail pour l'obtention de mon diplôme de 2e cycle universitaire, je me suis dis 'pourquoi ne pas faire profiter les autres de tout ce travail?'


Voici donc pour cette fois, en vrac, quelques conclusions des recherches ayant porté sur les habiletés sociales puisque c'est souvent la question qui revient le plus fréquemment lorsque l'on mentionne aux gens que nous faisons l'école à la maison.


1. L’étude de Maarse Delahooke, (1986) a permis de découvrir que les enfants éduqués à domicile sont aussi bien ajustés socialement et émotionnellement que le groupe de comparaison composé de jeunes de deux écoles privées. Par contre, des différences sont évidentes en ce qui concerne les relations sociales. Il a été découvert que le groupe de l’école privée était plus influencé par leurs pairs que le groupe de jeunes éduqués à domicile. De plus, les jeunes du groupe ayant été éduqués à domicile percevraient plus souvent leurs parents comme étant les figures principales d’autorité que les jeunes éduqués à l’école privée.


2. Les résultats de la recherche de Taylor (1986) démontrent que les enfants éduqués à domicile ont un concept de soi significativement plus élevé que la population générale d’enfants allant à l’école traditionnelle. Taylor mentionne aussi que ces résultats concernant les enfants éduqués à domicile sont peut-être dus au plus au niveau d’intérêt parental et de communication, à leur indépendance envers leurs pairs, à leur sens des responsabilités et au plus bas niveau d’anxiété. Il conclut que dans la mesure où le concept de soi est un indicateur de la socialisation, il apparaît que peu d’enfants qui reçoivent un enseignement à domicile sont socialement désavantagés.


3.  Les résultats de l'étude de Shyers (1992) ont dévoilé que les enfants de l’école traditionnelle avaient huit fois plus de problèmes de comportement que les enfants éduqués à domicile. Ces enfants ont été décrits comme étant agressifs, bruyants et compétitifs. De leur côté, les enfants éduqués à domicile avaient peu de problèmes de comportement et étaient décrits comme ayant une attitude plus amicale, positive et coopérative. Shyers fût lui-même surpris de ces résultats et conclu que les enfants éduqués à domicile semblent généralement mieux ajustés socialement que les enfants issus de l’école traditionnelle. Shyers a suggéré qu’une des raisons pouvant expliquer les différences observées entre les deux groupes est le fait que les enfants imitent les comportements des gens qu’ils observent le plus souvent. Les enfants de l’école traditionnelle passent beaucoup plus de temps en présence d’autres enfants et peu en présence d’adultes, alors que c’est le contraire pour les enfants éduqués à domicile. Les enfants de l’école traditionnelle modèleraient alors leurs comportements sur les autres enfants qu’ils fréquentent tous les jours de la semaine, alors que les enfants éduqués à domicile modèleraient davantage leurs comportements sur celui de leurs parents.

4. Les résultats de l'étude de Francis et Keith (2004) indiquent que les enfants éduqués à domicile ont obtenu des résultats plus élevés aux échelles d’habiletés sociales que ceux de l’école traditionn. Les auteurs concluent que cela suggère que l’éducation à domicile a un effet positif statistiquement significatif sur les habiletés sociales de ces jeunes. Les chercheurs mentionnent qu’une variable pouvant expliquer les plus hauts résultats aux habiletés sociales chez les jeunes éduqués à domicile peut être le plus bas ratio professeur-élève qui permet un contact parent-enfant plus étroit. Ainsi, cela augmente l’opportunité de rétroaction parentale pour les comportements sociaux appropriés et inappropriés.

5. Medlin (2006) conclut sa recherche en mentionnant que les jeunes éduqués à domicile étaient plus coopératifs, affirmatifs, empathiques et ayant un bon contrôle de soi, et ce, davantage que les jeunes éduqués à l’école publique.


6. Brady (2003), dans sa revue de littérature, relate que les jeunes éduqués à l’école traditionnelle sont plus influencés et plus préoccupés par leurs pairs que leurs homologues éduqués à domicile. L’auteur conclut alors que l’interaction avec les pairs peut être un important facteur de succès du développement de la personnalité, mais la qualité de ces interactions est également importante. Les jeunes qui vivent dans une culture dominée par l’influence des pairs sont plus exposés aux influences négatives de ceux-ci, tels le rejet et l’entraînement à la déviance. De plus, il mentionne que les recherches ont démontré que l’augmentation du contrôle parental peut augmenter le succès de la socialisation et du développement de la personnalité. Il explique que l’augmentation de comportements sociaux positifs peut être due, en partie, à la supervision et à la régulation de l’adhésion à un groupe de pairs et à des activités avec des pairs par les adultes ou les figures parentales. En effet, la dynamique et l’adhésion à des groupes de pairs éventuels sont contrôlées par les adultes ou les figures parentales. Ceci pourrait diminuer l’orientation des jeunes vers des comportements déviants en diminuant leur implication à l’intérieur de groupe de pairs délinquants. Brady (2003) mentionne que le modèle de l’éducation à domicile pourrait justement accomplir une augmentation du contrôle parental et une augmentation de la supervision des pairs. En effet, les jeunes éduqués à domicile, de par la nature de leur éducation, sont élevés dans un environnement « parent dominant » (parent-dominant) comparé à la dominance des pairs qui est retrouvé dans les environnements des écoles traditionnelles. Ceci donne aux jeunes éduqués à domicile beaucoup moins d’opportunités dans s’engager et d’être influencés par des discours déviants.

7. les résultats de l’enquête de Scheer (2006) indiquent que les parents qui éduquent leurs enfants à domicile enseignent les habiletés de socialisation en utilisant des situations de la « vraie vie » comme des activités de groupe, des clubs, des réunions de famille, des activités sportives, des interactions avec des adultes, le modelage des parents, l’église et des discussions sur les habiletés. Peu de ces parents utiliseraient un programme spécifique pour enseigner ces habiletés. De leur côté, les écoles publiques enseigneraient les habiletés sociales en utilisant un programme et un élève moniteur durant les heures d’école pour déterminer à quel point chaque habileté a été apprise. 

Voilà très rapidement quelques résultats d'études! Il y en a bien sûr d'autres! La prochaine fois, je pourrais vous présenter les recherches qui ont porté sur les répercussions à long terme de l'éducation à domicile sur la socialisation. Éventuellement, je pourrais aborder l'impact de l'éducation à domicile sur le rendement académique. Les études démontrent souvent que les enfants éduqués à domicile obtiennent un rendement académique supérieur ou égal à ceux des enfants fréquentant l'école traditionnelle. Mais, y aurait-il des variables susceptibles d'expliquées ces résultats et qu'en est-il de leur performance lorsqu'ils arrivent aux études supérieures? À suivre...


Références :

Brady, M.S. (2003). Social development in traditionally schooled and home educated children: A case for increased parental monitoring and decreased peer interaction. Home School Researcher, 15 (4), 11-18.

Francis, D.J. et Keith, T.Z. (2004). Social skills of home schooled and conventionally schooled children: A comparison study. Home School Researcher, 16 (1), 15-24.

Maarse Delahooke, M. (1986). Home educated children’s social/emotional adjustement and academic achievement: A Comparative study. Thèse de doctorat, California School of Professional Psychology, Los Angeles.

Medlin, R.G. (2006). Homeschooled children’s social skills. Home School Researcher, 17 (1), 1-8.

Scheer, L.D. (2006). Academic achievement and socialization skill development of North Dakota home schooled children. Thèse de doctorat, University of North Dakota, North Dakota.

Shyers, L.E. (1992). A comparison of social adjustment between home and traditionally schooled students. Home School Researcher, 8 (3), 1-8.

Taylor, J.W. (1986). Self-Concept in home-schooling children. Résumé de sa thèse récupéré le 4 octobre 2008 de http://www.hslda.ca/supfiles /selfconcept.pdf











samedi 29 octobre 2011

Nos raisons de faire l'éducation à domicile

1. suivre le rythme d'apprentissage de mes filles ; passer plus rapidement sur certaines notions bien comprises, et prendre plus de temps sur des notions plus difficiles afin qu'elles soient bien acquises. L'enfant n'a pas à attendre que la majorité de la classe ait compris pour aller plus loin s'il est prêt. Il n'a pas non plus à accumuler de retard et vivre des échecs répétés si une notion est plus difficile à acquérir. Il est important de construire une base solide afin de ne pas nuire aux apprentissages subséquents. Pas de nivellement par le bas et de normalisation. L'enfant peut atteindre son plein potentiel en étant accompagné là où il est rendu.

2. suivre les intérêts des mes filles. On retient davantage les notions lorsqu'elles concernent quelque chose que l'on aime. Si, par exemple, une de mes filles se passionne pour les insectes, nous pouvons pratiquer l'écriture en écrivant des histoires sur les insectes, nous pouvons pratiquer la lecture en lisant des livres sur les insectes, nous pouvons compter les abeilles d'une colonie (sur une image parce qu'il est difficile de compter de vrais abeilles!) et par groupes de 10 pourquoi pas ; ou encore additionner les abeilles de deux colonies, ou bien diviser une colonie en deux (puisqu'on a appris que lorsque la  ruche est trop pleine la reine quitte la colonie avec la moitié des abeilles de la ruche afin de construire une nouvelle ruche). On peut faire des bricolages sur les insectes, des recettes faites de miel (et ainsi pratiquer nos mathématiques en prenant des mesures des ingrédients), etc... La liste est infinie, il suffit de chercher des idées sur Internet et dans les livres.

3. s'adapter aux styles d'apprentissage de mes filles. Si l'une d'elle a besoin de manipulation de matériels pour comprendre des notions ou encore si l'une d'elle a davantage besoin de verbaliser sur ses apprentissages afin de bien les intégrer, en étant auprès d'elle, je peux bien les connaître et mieux les guider. D'autant plus que je n'aie que deux élèves, alors je peux très bien m'adapter à chacun de leur style (ce qui est plus difficile avec une classe de 30 élèves). Par exemple : ma grande est très verbo-moteur. Elle adore faire le professeur pour m'expliquer des notions que je lui aie proposé en activité auparavant. Je suis-là pour l'écouter m'expliquer ce qu'elle a apprise. Quelle belle façon de retenir les notions que de les verbaliser soi-même.

4. la liberté que l'école à la maison permet. Pouvoir faire les activités à l'heure et la journée qui nous convient. Si l'une d'elle est malade, congé! Pas de risque d'accumuler les retards, puisqu'on peut facilement reprendre une autre journée. Et pourquoi pas la fin de semaine si le coeur nous en dit. Liberté également de choisir le curriculum qui convient davantage à chacune de mes filles. Pouvoir changer de programme, manuel ou autres si je me rends compte qu'il ne convient pas à une de mes filles. Bref, la liberté de pouvoir s'adapter plutôt que devoir s'acharner avec un programme, un manuel, ou autres qui ne convient pas à l'enfant (on apprend pas tous de la même façon, alors il est impossible qu'une façon de faire fonctionne pour tous). Donc, liberté d'horaire en plus de liberté de la pédagogie, des manuels, du programme, etc.

6. vivre une relation privilégiée avec mes filles en étant guide dans leur apprentissage. Quelle chance de pouvoir les voir s'émerveiller, se passionner pour quelque chose, se concentrer sur une tâche. Bref, être témoin de cette étape si importante, en route vers la vie adulte.

7. vivre les apprentissages en étant exempté de la compétition et de la pression qui règne dans les écoles. Pas de compétition entre élèves. Chacun apprend pour soi (et par soi) et à son rythme. Pas de pression de performance, pas de note. Chacun progresse à son rythme, et c'est là l'important : développer son plein potentiel!

8. être un guide pour mes enfants afin qu'ils acquièrent de bonnes valeurs (plutôt que de vivre avec 30 enfants du même âge où suivre la mode est important pour être dans la 'gang'). Les études démontrent que les jeunes faisant l'école à la maison sont davantage influencés par leurs parents, alors que les jeunes fréquentant l'école traditionnelle sont davantage influencés par leurs pairs (Maarse Delahooke, 1986). Une autre étude, réalisé par un chercheur non partisan de l'éducation à domicile, a démontré que les enfants éduqués à domicile avaient peu de problèmes de comportement et étaient décrits comme ayant une attitude plus amicale, positive et coopérative que les enfants éduqués à l'école traditionnelle (Shyers, 1992). Les résultats ont dévoilé que les enfants de l’école traditionnelle avaient huit fois plus de problèmes de comportement que les enfants éduqués à domicile. Shyers a suggéré qu’une des raisons pouvant expliquer les différences observées entre les deux groupes est le fait que les enfants imitent les comportements des gens qu’ils observent le plus souvent. Les enfants de l’école traditionnelle passent beaucoup plus de temps en présence d’autres enfants et peu en présence d’adultes, alors que c’est le contraire pour les enfants éduqués à domicile. Les enfants de l’école traditionnelle modèleraient alors leurs comportements sur les autres enfants qu’ils fréquentent tous les jours de la semaine, alors que les enfants éduqués à domicile modèleraient davantage leurs comportements sur celui de leurs parents. 

9. permettre à mes enfants d'être à l'aise avec toutes sortes de gens, être capable de parler autant avec des adultes, des jeunes enfants ou des adolescents. Les études que j'ai lu sur l'éducation à domicile ont permis de démontrer que les jeunes faisant l'école à la maison parlent naturellement à des gens de tous âge, alors que ceux qui vont à l'école traditionnelle sont à l'aise davantage avec les jeunes de leur groupe d'âge. Dans son étude Smedley (1992) conclut que l’apprentissage avec les pairs ne prépare pas nécessairement le jeune à vivre des interactions avec les plus vieux et les plus jeunes comme dans la « vraie vie ». Alors que c’est le cas pour les enfants éduqués à domicile comme l’a démontré l’étude de Chatham-Carpenter (1994), ce qui en fait un miroir plus exact de la société à l’extérieur.  


Références :


Chatham-Carpenter, A.D. (1994). Home versus public schoolers : Differing social opportunities. Home School Research, 10 (1), 15-24. 

Maarse Delahooke, M. (1986). Home educated children’s social/emotional adjustement and academic achievement: A Comparative study. Thèse de doctorat, California School of Professional Psychology, Los Angeles.

Shyers, L.E. (1992). A comparison of social adjustment between home and traditionally schooled students. Home School Researcher, 8 (3), 1-8.

Smedley, T.C. (1992). Socialization of home school children. Home School Researcher, 8 (3), 9-16.

Pourquoi l'école à la maison?

Comment en suis-je arrivée à prendre la décision, avec mon conjoint, de faire l'école à la maison à mes filles?

Je suis une passionnée de l'éducation depuis longtemps. Lorsque ma première fille est née, je disais souvent avoir hâte qu'elle commence l'école pour l'aider dans ses devoirs. Puis, lorsqu'elle a eu près de deux ans, j'ai découvert dans une revue sur le maternage proximal et l'éducation non-violente que l'école à la maison était possible. Quelle découverte de savoir que je pouvais faire l'éducation à mes propres enfants. Je pourrais être à leur côté lors de l'apprentissage de la lecture, je pourrais continuer à les voir évoluer, je pourrais voir leur regard attentif et émerveillé lors de découvertes, je pourrais suivre leur rythme, leurs intérêts, leurs styles d'apprentissage, je pourrais faire en sorte de garder cette soif et joie d'apprendre qui est en eux, je pourrais les exempter de la pression inutile que subisse les enfants à l'école, je pourrais leur fournir un environnement plus propice aux apprentissages... Cela m'a totalement emballé! Mais, après l'enthousiasme s'est pointées les craintes. Mais est ce que je vais priver mes enfants de développer leur socialisation? Mais est ce que mes enfants pourraient obtenir un rendement académique équivalent à celui de l'école, après tout je ne suis pas enseignante? Je ne souhaitais pas nuire à leur développement, alors je me suis mise à lire sur le sujet, notamment le livre 'les 10 plus gros mensonges sur l'école à la maison' de Sylvie Martin-Rodriguez, 2008. Ce livre y citait quelques références de recherches scientifiques ayant été effectué sur ce sujet. Mais, suite à cette lecture, je suis demeurée prudente. Ce livre étant écrit par quelqu'un qui prône l'éducation à domicile, je me suis dis qu'elle avait peut-être tout simplement omis d'y inclure les références de recherches scientifiques ayant obtenu des résultats moins favorables à l'éducation à domicile. Par la suite, j'ai eu la chance de pouvoir faire mon essai de maîtrise sur le sujet. Mon essai de 160 pages se veut une recension des études scientifiques sur l'impact de l'éducation à domicile sur la socialisation et le rendement académique. J'ai 'épluché' la littérature scientifique sur le sujet, en ayant un souci de ne pas que présenter les recherches ayant obtenu des résultats favorables à l'éducation à domicile. Et bien, je n'ai absolument rien trouvé qui pourrait susciter des inquiétudes fassent aux apprentissages et à la socialisation de ces enfants. En gros résumé, les études montrent que les enfants éduqués à domicile ont un rendement académique et des habiletés sociales supérieurs ou égal aux enfants éduqués à l'école traditionnelle. Évidemment, les études sur le sujet sont encore jeunes et souvent réalisées par des partisans de l'éducation à domicile. Malgré tout, les quelques études non partisanes obtiennent également des résultats positifs.

Bref, me voilà rassurée, et je me suis lancée dans cette belle aventure. Un beau défi que d'assumer l'éducation de ces enfants. Beaucoup d'apprentissage sur soi et sur mes enfants en vues. Beaucoup de questionnement pour trouver notre façon de faire l'école à la maison qui nous convient. Beaucoup de bonheur de vivre tout ça en compagnie de mes filles, voir leurs yeux d'émerveillement face à une nouvelle découverte, voir leur regard concentré sur une tâche, bref continuer à les voir grandir, s'épanouir et devenir peu à peu des adultes.

Je me lance

Il y a déjà plusieurs mois que je réfléchis à l'idée de faire un blog. Je n'ai pas la prétention de pouvoir apporter quoi que ce soit de nouveau par rapport aux autres blogs sur l'école à la maison. Je viens tout juste de débuter cette belle aventure, et je n'en suis qu'à la maternelle de ma fille. Malgré tout, je me lance. Principalement pour nos familles et amis. Je me suis dis que se serait bien pour eux, qui sont si loin de nous, de pouvoir suivre régulièrement notre aventure d'école maison. Je me lance également pour moi. Quelle belle occasion pour moi de m'arrêter à réfléchir à ce que je fais, ce que j'aimerais changer, ce que je trouve bien, suivre où en sont rendu mes filles dans leur apprentissage. Également, je compte utiliser ce blog afin d'y archiver ce que je fais avec ma grande pour éventuellement ma petite deuxième qui joindra les rangs de l'école des amours en tant et lieu. Finalement, puisque j'adore suivre ce qui se passe dans les autres familles, voilà l'occasion de voir ce qui se passe chez moi. Je ne serai donc plus que voyeuse! :)

Voici donc les débuts du blog de l'École des amours (ma grande ayant choisi ce nom pour notre école en disant : 'je l'appelle comme ça parce qu'on s'aime beaucoup').